Voici quelques-unes de mes pièces de théâtre "coup de coeur" de ces dernières années.
Évidemment, je n'ai pas mis celles dans lesquelles je joue ni celles des copains (pour éviter toute polémique). :)
20000 LIEUX SOUS LES MERS
Rolala, quelle pièce mes amis ! Servie par une scénographie exceptionnelle, à la fois originale, surprenante et onirique, cette adaptation du chef d'oeuvre de Jules Verne est une totale réussite. On en prend ainsi plein les yeux, notamment grâce à l'utilisation maline et spectaculaire de marionnettes de la faune marine. Il n'est donc pas surprenant d'apprendre que le spectacle a remporté le Molière de la meilleure création visuelle en 2016 (oui, déjà). Pour ne rien gâcher, les comédiens sont bons, et la pièce est parfois amusante. Vous l'aurez compris, je vous recommande vivement de plonger à 20 000 lieues sous les mers dans le Nautilus et son équipage car c'est le genre de spectacle qui en met plein les yeux et dont on sort le sourire aux lèvres.
Le Cercle des Illusionistes
Après leur rencontre dûe à une photo trouvée dans un sac volé dans le métro, Décembre va conter à Avril l'histoire de Jean-Eugène Robert-Houdin, horloger, inventeur, et magicien du XIXe
siècle...
Nouveau tour de force d'Alexis Michalik, Le Cercle des Illusionistes est une pièce qui m'avait complètement scotché quand je l'ai découverte au festival d'Avignon. J'en étais sorti avec des étoiles dans les yeux et je m'étais dit "c'est ça le théâtre qui me fait rêver". Grâce à une mise en scène fluide et inventive (portant clairement la patte de Michalik), un rythme dynamique et une histoire passionnante (quoique parfois complexe) nous faisant voyager à travers plusieurs époques, Le Cercle des Illusionistes m'a, vous l'aurez compris, complètement séduit et mérite, selon moi, ses nombreuses récompenses.
C'EST PAS FACILE D'ÊTRE HEUREUX QUAND ON VA MAL
Excellente surprise que cette comédie chorale au nom (drôle) à rallonge : C'est pas facile d'être heureux quand on va mal. Forte d'une écriture caustique et de qualité, cette comédie noire enchainent les punchlines et situations hilarantes. Les personnages sont tous très différents et ont chacun leur moment de bravoure. On sent que les comédiens s'amusent et nous embarquent dans des scènes dynamiques, à la mise en scène simple mais efficace. Bref, une réussite totale, aux dialogues brillants, de l'humour noir comme je l'aime. Au final, c'est facile d'être heureux quand on voit une chouette pièce.
LA COURSE DES GÉANTS
1960, Chicago. Passionné d’astronomie, le jeune Jack Mancini partage sa vie entre les services à la pizzeria, les nuits en garde à vue pour comportement violent et une mère irresponsable. Lorsqu’un professeur en psychologie détecte ses facultés hors-normes et lui offre une place dans la NASA, sa vie bascule. Voilà pour le pitch de La course des géants, nouvelle pièce de Mélody Mourey, dont j'avais adoré la création précédente, Les crapauds fous. C'est donc avec un a priori positif (et en même temps une légère crainte d'être déçu) que j'ai découvert ce destin incroyable de Jack Mancini. Et les éventuels doutes ont été rapidement balayés, je me suis régalé devant cette pièce spectaculaire, à la mise en scène fluide et dynamique, justement récompensée par trois nominations et une récompense (meilleur second rôle masculin pour l'excellent Nicolas Lumbreras) aux Molière 2022. Du théâtre comme je l'aime, quoi !
LES CRAPAUDS FOUS
Les crapauds fous. Sous ce titre intrigant se cache une pépite de pièce de théâtre. Ecrite et mise en scène par Mélody Mourey, cette comédie d'aventure inspirée d'une histoire vraie a très justement reçu 3 nominations aux Molières: Meilleur spectacle, meilleure auteure et meilleure mise en scène. La pièce conte l'histoire vraie de médecins polonais qui, durant la seconde guerre mondiale, sauvèrent des milliers de vie en organisant une supercherie. Mêlant habilement humour et émotions, mélangeant passé et présent, Les crapauds fous est une pièce vive, portée par une mise en scène fluide et inventive. Bref, un excellent moment que je vous recommande.
DERNIER COUP DE CISEAUX
Cela faisait un moment que cette pièce attisait ma curiosité, je l'ai enfin vue. Molière de la meilleure comédie en 2014, Dernier coup de ciseaux propose un concept original: une première partie sous forme de comédie efficace puis un meurtre. La deuxième partie est donc une enquête dans laquelle le public a son mot à dire et peut intervenir et interroger les suspects (il y a même, à l'entracte, la possibilité de discuter avec le policier en charge de l'enquête). Une pièce qui sort donc de l'ordinaire et drôle de bout en bout que je recommande.
EDMOND
Après les exceptionnels Le Porteur d'Histoire et Le Cercle des Illusionnistes, Alexis Michalik frappe à nouveau très fort avec une nouvelle pièce de tout premier ordre, Edmond (qui narre la création et la première de Cyrano de Bergerac) bien écrite et bien jouée, souvent drôle et, comme toujours, superbement mise en scène (on reconnait bien la patte de Michalik). Sans compter que le théâtre du Palais-Royal, magnifique, ajoute un peu plus de charme à une pièce qui n'en manquait déjà pas.
LES FAUX BRITISH
Et puisque le papa n'est pas souvent à Paris, on en profite pour l'emmener au théâtre. Je choisis, à l'intuition, Les faux British, molière de la comédie 2016 (le mec qui prend pas trop de risques niveau intuition), qui cartonne depuis quelques temps au théâtre Saint-Georges. Le résultat est une comédie ovni, extrêmement loufoque et absurde, une sorte de rencontre improbable entre Agatha Christie et les Monty Pythons. Je pense que pas tout le monde n'accrocherait à ce type d'humour très décalé, pour ma part j'ai beaucoup apprécié (et même ri à plusieurs reprises). Quelques gags légèrement redondants ne viennent pas ternir l'impression générale, la pièce remplit parfaitement son office, à savoir nous divertir, c'est excessif, barré, british, bref c'est très bon.
LES GROS PATINENT BIEN
Alors là, on tient un OVNI théâtral de haute qualité ! Le genre de cette pièce est "cabaret en carton" et c'est très bien trouvé. Les gros patinent bien, c'est compliqué à expliquer, ça se vit. Deux comédiens sur scène et une multitude de cartons qui servent à chaque seconde pour la mise en scène. Cette pièce, bourrée d'énergie et de bonnes idées, est aussi atypique que rafraichissante, aussi déjantée que créative. La mise en scène ne cesse de nous surprendre avec une multitude de bonne idées et une utilisation brillante des cartons. Ça part dans tous les sens mais la chorégraphie est parfaitement huilée et les comédiens livrent une sacrée performance physique. Bref, Les gros patinent bien, c'est hilarant, étonnant, jubilatoire et c'est tout sauf une surprise que la pièce soit un véritable... carton !
GRETEL, HANSEL ET LES AUTRES
Vous le savez, je joue dans la pièce Gretel & Hansel, mise en scène par mon amie Aude. Quand cette dernière me propose d'aller au théâtre de la Colline découvrir Gretel, Hansel et les autres, une pièce jeune public qui n'a rien à voir avec la nôtre (mais un peu quand même, forcément), la curiosité est trop forte. Nous voilà donc mêlés à des groupes de scolaires (des enfants qui nous ont déjà vu jouer nous reconnaissent d'ailleurs) (petit moment de fierté) pour découvrir cette très belle création. Sur une belle scène, avec un budget certainement confortable et de chouettes idées de scénographie, on est sortis de la salle des étoiles plein les yeux, grâce à un joli texte, une mise en scène inventive, de bons comédiens et un univers plein de poésie. Des spectacles comme ça, on en redemande !
GUEULES NOIRES
Gueules Noires, ou quand deux mineurs se retrouvent bloqués à plus de 300 mètres de profondeur dans une poche d'air après un coup de grisou. Pour la petite histoire, la mise en scène est signée Ali Bougheraba, qui m'a donné des cours de théâtre à Marseille il y a de nombreuses années. C'était donc un plaisir de découvrir son travail au festival d'Avignon, d'autant qu'il s'agit d'une pièce très réussie jouant avec une contrainte qui m'a toujours intéressée : le huis-clos. Enfermé avec ces deux mineurs (l'un algérien, l'autre polonais) ayant chacun connu un déracinement, le spectateur est témoin de ce beau devoir de mémoire, rappelant les conditions de vie des mineurs et la travail difficile des immigrés. Une pièce puissante donc, magnifiée par un décor sublime (qui met tout de suite dans l'ambiance), une musique efficace et un beau texte.
UNE HISTOIRE D'AMOUR
Chaque fois que je vais voir une pièce de théâtre d'Alexis Michalik, j'en ressors avec des étoiles dans les yeux. C'était donc avec un plaisir non dissimulé que je suis allé découvrir sa dernière création: Une histoire d'amour. Et il n'y a pas à dire, l'homme a du talent. Il sait écrire des histoires qui touchent profondément et provoquent des émotions aussi diverses que les rires et les larmes à quelques minutes d'intervalle. Le tout avec une mise en scène bien huilée, avec des changements à vue et des comédiens qui jouent plusieurs personnages (il utilise la même recette pour chacune de ses pièces et cela fait mouche à tous les coups). C'est donc, une nouvelle fois, une superbe réussite. Il y a beaucoup de sensibilité et d'humanité dans cette histoire d'amour et je vous recommande chaleureusement d'aller voir cette pièce.
J'AURAIS VOULU ÊTRE JEFF BEZOS
Découverte le dernier jour du festival d'Avignon 2024, j'ai été totalement séduit par cette pièce unique, patchwork de différentes saynètes aux styles aussi divers que variés (alexandrins, témoignage, comédie, rap,...) autour de Jeff Bezos et son empire Amazon. Cette farce innovante, excellemment interprétée, ne cesse de nous surprendre, nous faisant du rire à la réflexion en un rien de temps. J'aurais voulu être Jeff Bezos est un OVNI aussi déjanté qu'ingénieux, et dont la mise en scène, le texte et le jeu sont assurés avec grand talent. Une pépite !
LA LIGNE ROSE
Durant les années folles, trois jeunes femmes opératrices de téléphone ont, par un concours de circonstances, lancé le téléphone rose. Les trois comédiennes (également autrices de la pièce, c'est à signaler) campent des personnages aux profils évidemment très distincts et nous embarquent dans une drôle d'aventure au rythme soutenu et au charme évident (en partie grâce à la direction artistique (décors, costumes) des années 1920 et quelques expressions délicieusement surannées). La ligne rose est donc une pièce très agréable à suivre, amusante, rythmée et pétillante.
THE LOOP
Le fils du maire est accusé de meurtre et toutes les preuves l'accablent. Défendu par l'avocate véreuse de la famille, va t-il s'en sortir face à Douglas et Carrie, deux flics incorruptibles bien décidés à le faire tomber ? Après un réjouissant No Limit (chroniqué plus bas), j'avais hâte de découvrir la nouvelle création de Robin Goupil et de sa bande. Celle-ci se nomme The Loop et c'est absolument génial ! Le titre est en raison d'une boucle temporelle qui verra nos quatre protagonistes rejouer plusieurs fois le même interrogatoire... mais différemment, ce qui donne lieu à de nombreuses scènes cocasses, des jeux de mots délicieusement foireux et un humour de situation bien senti. C'est absurde, génialement débile, on rit du début à la fin. Vous l'avez compris, j'adhère complètement à ce type d'humour, surtout quand il est appliqué avec autant de talent.
NO LIMIT
Quel plaisir ! Étant un grand amateur d'absurde, cette comédie burlesque lorgnant du côté des Monty Pythons ou des films "Y a t-il un flic..." ne pouvait que retenir mon attention. Et là où cela peut rapidement devenir casse-gueule (notamment au théâtre où ce genre d'humour est relativement peu présent), No limit s'en sort avec brio. Robin Goupil a réussi à créer une pièce hilarante qui part dans tous les sens, avec des personnages hauts en couleurs (mention spéciale pour le président dyslexique, grosse performance d'acteur), des gags à la pelle et un rythme élevé. C'est bien simple, on ne s'ennuie pas une minute et, à condition d'être sensible à l'humour potache, on s'amuse du début à la fin. Pour ma part, vous l'aurez compris, je suis entré dans le délire et j'ai adoré le côté loufoque et déjanté.
LE PORTEUR D'HISTOIRE
Après avoir entendu durant de longs mois beaucoup d'excellents retours sur Le Porteur d'Histoire d'Alexis Michalik (dont j'avais vu R&J, l'intéressante adaptation de Roméo et Juliette au festival off d'Avignon), j'arrive enfin à me trouver un créneau pour assister à une représentation dans la (petite) salle de la Comédie des Champs-Élysées.
Alors si, comme souvent quand on entend que des critiques dithyrambiques, je m'attendais à être plus impressionné, la pièce reste très efficace, bien interprétée et porte la patte (douée) de son metteur en scène. Nous assistons dans un décor minimaliste à un très beau récit dans lequel les personnages et les époques s'entremêlent avec brio. Au final, il s'agit d'une pièce contemporaine de grande qualité, au succès mérité et un metteur en scène dont on n'a pas fini d'entendre parler...
RESSOURCES HUMAINES
Adaptée du film de Laurent Cantet, Ressources Humaines raconte l’histoire d’un fils d’ouvrier qui, après ses études dans une grande école de commerce parisienne, revient dans l’usine où son père travaille, pour y effectuer un stage au sein du service RH. Mais il va se heurter au fossé entre son milieu d’origine et sa nouvelle place au sein de la direction, qui le laisse écartelé entre deux mondes. Elise Noiraud nous propose une superbe pièce, idéalement mise en scène et interprétée, engagée mais pas manichéenne. Tout est précis, subtil, touchant. Formidable !
LES SECRETS DE LA MÉDUSE
Étant un grand amateur du tableau Le radeau de la Méduse de Théodore Géricault (je peux même dire que c'est probablement mon tableau préféré depuis que je suis petit) (une fascination que je ne m'explique pas), c'est donc avec curiosité et excitation que j'ai découvert ce seul en scène au théâtre de la Huchette. Deux points indispensables qui m'ont rassuré d'emblée : c'est (très) bien écrit et (très) bien joué, on est ainsi complètement embarqué dans cette succession d'évènements qui conduisirent à ce naufrage. L'excellent comédien peint avec conviction la terrible nature humaine et interprète avec talent de nombreux personnages en plus du narrateur que nous suivons dans cette aventure horrifique. Un excellent moment passé sur le radeau donc, aussi captivant qu'intéressant, et qui rend parfaitement hommage au chef-d'oeuvre de Géricault.
SPAMALOT
Étant un grand amateur d'humour absurde, des Monty Pythons et de leur film culte Sacré Graal, j'étais très curieux de découvrir cette adaptation théâtrale signée Pierre-François Martin-Laval au Théâtre de Paris. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'une belle production (ils s'amusent d'ailleurs à le rappeler plusieurs fois durant le spectacle, ça a coûté cher ! ^^) avec de beaux et grands décors, de nombreux comédiens, du chant, de la danse, bref du spectacle. L'humour des Monty Pythons combiné à la patte prononcée et atypique de P-F Martin-Laval fonctionne bien et on prend plaisir à suivre cette aventure rocambolesque. Le bémol concerne plutôt la salle dans laquelle il faisait extrêmement chaud et qui n'est pas idéale pour les grandes jambes comme les miennes.
TÉLÉPHONE-MOI
Comme l'indique son pitch officiel, Téléphone-moi est une fresque familiale qui traverse le siècle. Tout s’y déroule dans des cabines téléphoniques, l’amour et la violence. C’est là qu’éclate la vérité et que s’échafaudent les mensonges, là que tout prend vie et que l’on meurt aussi. Outre sa très belle affiche, Téléphone-moi ne manque pas de grandes qualités : tout d'abord, une mise en scène (et en lumières) de haute volée. Trois cabines téléphoniques (de trois générations différentes) occupent la scène et permettent de créer trois époques, trois univers et donc trois histoires côte à côte. Brillant. Le texte de Jean-Christophe Dollé et le jeu des comédiens ne sont pas en reste et permettent ainsi de traverser cette fresque familiale en passant par diverses émotions, on est tour à tour amusé, attendri, touché. Une très belle pièce.
TUTU
En 20 tableaux, six danseurs masculins revisitent les icônes du ballet, de la danse contemporaine, de salon, sportive et rythmique, académique ou acrobatique. TUTU est, à n'en pas
douter, un OSNI, Objet Scénique Non Identifié tant il apporte un vent de fraicheur sur les scènes théâtrales. Découvert à Avignon, j'ai passé un excellent moment devant ce spectacle à la fois
poétique, humoristique et original. Le côté burlesque et parodique peut être une porte d'entrée amusante pour les personnes réfractaires à la danse et la musique classiques. Et pour les
connaisseurs, cela peut être une manière décalée de redécouvrir les grands classiques (sans mauvais jeux de mots). Une belle performance des danseurs et chorégraphes.
VA AIMER !
À travers son avatar scénique, Elsa Ravi, l'artiste arrive à captiver le spectateur de la première à la dernière minute, avec une histoire à la fois personnelle et touchante, tout en interprétant une galerie de personnages très différents (mention spéciale à ce psy prononçant toutes les lettres), sans oublier une touche d'humour, comme en témoigne ce surprenant début de spectacle mettant en scène une visite guidée d’un sexe féminin. Va aimer ! évoque le lâcher prise, le consentement, les blessures et la guérison, le tout avec poésie, sincérité et talent. En résulte un très joli seul en scène couplé avec une impeccable performance d'actrice.